À propos de 10 000 : le titre du film semble nous renvoyer à une histoire se déroulant en fin de période paléolithique coïncidant avec le début de la période mésolithique (le début du mésolithique se situant vers 9600 ans avant notre ère). Mais, l’histoire du film me paraît plutôt se dérouler à la charnière de ce qui me semble marquer la fin de la période mésolithique (période qui s’étend de 9600 à 6000 ans avant notre ère), encore caractérisée par un mode de vie nomade, basé sur la chasse, la cueillette et la pêche (voir au début du film, notre jeune héros participant avec d’autres chasseurs à une chasse aux mammouths, pendant que son père est parti à la recherche d’un lieu de vie meilleur pour sa communauté), coïncidant avec le début de la période néolithique (période qui s’étend entre 6000 et 2200 ans avant notre ère), qui elle est caractérisée par l’arrivée de l’agriculture et de l’élevage ( voir à la fin du film, notre jeune héros qui se voit gratifié, en guise de remerciements, d’une poignée de graines de semence qui symbolise à l'évidence l’arrivée de la révolution néolithique avec la venue de l’agriculture, suivi du troc, de l’écriture et de la valeur d’échange (Wall Street était déjà là-dedans… comme le chêne est déjà présent dans le gland…).
Mais là ou il me semble y avoir un sérieux problème de chronicité dans le film 10 000 du réalisateur Roland Emmerich, c’est que l’on y voit notre jeune héros en question qui va (afin de délivrer sa fiancée et sa communauté qui sont emprisonnées), aller affronter, avec des armes en bois qui relèvent presque de la fin de l’âge paléolithique, une autre peuplade (esclavagiste), qui elle utilise des armes en métal relevant de l'âge de fer. Or, il s’avère que la période de l’âge du bronze n’apparaît qu’après la période néolithique (soit entre 2200 et 800 ans avant notre ère), et que la période de l’âge du fer, qui elle ne survient qu’après l’âge du bronze, s’étend de 800 ans avant notre ère à la fin du 1er siècle de notre ère. Voilà…
Cela dit, Roland Emmerich est et restera un grand réalisateur de cinéma. Malgré cette histoire de chronicité, j’ai quand même eu beaucoup de plaisir à regarder ce film qui, de mon point de vue, mérite vraiment le détour.